Declan Z. Wallace & @Asteria Fawkes

Vendredi soir sonnait enfin. Après une longue semaine, cela faisait du bien à Declan de se dire qu'il allait pouvoir profiter d'un weekend en toute tranquillité. Pour la forme, il avait libéré plus tôt sa protégée pour qu'elle aille retrouver des amis dans un snack non sans lui rappeler l'heure à laquelle celle-ci devait rentrer. Bien qu'il soit de nature inquiète avec cette dernière, il ne peut pas l'enfermer et l'empêcher de vivre sa vie. Il avait promis à sa grand-mère que celle-ci puisse vivre pleinement et se fasse ses propres expériences. Bonnes ou mauvaises, tant que Declan serait présent pour elle. Et quand notre homme donne parole, il la tient jusqu'au bout.

Sourire aux lèvres, il la regarde partir profiter de sa soirée avant de replonger dans sa comptabilité de la journée en vérifiant les tickets de caisse. Forcément, qui dit vacances d'été, dit plus de clients et ce n'est pas pour lui déplaire. Levant par moment les yeux, il surprend un ou deux chats faire la grimpette sur le parcours qu'il avait créé rien que pour eux. Finalement, avoir fait un an de menuiserie n'était pas si mal. Tout à tout, Declan savait qu'il pouvait se débrouiller dans la majorité des domaines de la vie. C'était une fierté pour ce dernier de pouvoir régler des soucis par lui-même sans faire appel à un professionnel constamment. Tout du moins, tant que ce n'est pas nécessaire.

Après les tickets, c'est le courrier qui attire son attention. Assurance renouveler, factures bien entendu sinon la vie ne serait pas agréable. Pure pensée ironique bien entendu. Des publicités sur lesquelles il se concentrera une fois à l'appartement pour voir les promotions. Parce que bien entendu, même si maintenant, c'est ce que l'on appelle un riche héritier, Declan préférait continuer à vivre simplement. Se contentant de ce qu'il gagne pour vivre. Et puis cela apprend à sa protégée à ne pas dilapider sa fortune quand elle en héritera. Declan se montrait particulièrement strict sur ce point avec cette dernière. Si ce n'était pas toujours facile avec une toute jeune femme, elle lui apportait un peu de bonheur à son quotidien. C'est vrai qu'il s'est rapidement attaché à cette dernière.

La clochette de la porte d'entrée lui fait lever les yeux pensant voir débarquer justement sa protégée pensant qu'elle avait oublié quelque chose, mais non. C'était une autre personne. << Je suis désolé, mais nous sommes fermés mademoiselle. >> Miss tête en l'air avait oublié de tourner la pancarte pour renseigner que le bar était fermé. << Nous ouvrons demain à partir de 9 heures. >> Fit-elle en se déplaçant vers la jeune femme qu'il reconnaît comme cliente récurrente de l'endroit depuis quelque temps. << Si c'est pour une adoption, je reçois aux heures d'ouverture également. >> Certainement que c'était pour ça que cette dernière était venue sans faire attention à l'heure. Mais pour ce dernier point, la faute en revenait à Declan pour ne pas avoir vérifié que la pancarte était fermée. << Mademoiselle ? Tout va bien ? >> Elle semblait tellement mutique. Comme perdue. Avait-elle été agressée ? Ou peut-être voulait-elle fuir quelqu'un dans la rue. Elle ne semblait pas essoufflée, mais Declan alla vérifier tout de même, mais ne voit rien de spécial. Il revient donc auprès d'elle. Peut-être fait-elle une sorte de crise d'anxiété ou d'angoisse. Au centre où il a été éducateur, Declan a fait face à pas mal de ce genre de crise soudaine qui paralyse. << Mademoiselle ? >>

Declan Z. Wallace & @Asteria Fawkes

La cliente face à lui semble vraiment dans un état catatonique. Declan ne savait pas vraiment quoi faire sauf peut-être la regarder pour percevoir une blessure quelconque. Il ne voyait rien, mais il était prêt à appeler les pompiers si rien ne se passe de son côté. Un geste ou encore une parole. Chose qui tarde à venir sous son regard inquiet. Bien qu'il soit patient, ce n'est pas le cas des chats autour d'eux qui font des bêtises à jouer et courir partout. En somme, rien d'anormal en soit, ils faisaient leur vie même si parfois ces derniers rendaient dingue Declan. Cependant, c'est justement ce qui lui plaisait. Les animaux ont quelque chose de fascinant et d'apaisant.

Interpellant une nouvelle fois la jeune femme face à lui, Declan voit enfin qu'elle réagit. Ce qui le soulage un peu même s'il reste sur ces gardes. Sait-on jamais si cette soirée commence par un malaise et un appel aux urgences. Le visage de la jeune femme semblait bien pâle. À croire qu'elle avait vu un fantôme.

« Vous êtes bien Declan ? Declan Wallace ? »

Arquant un sourcil, Declan l'observe. Cette fois, il est intrigué. Pourquoi est-ce qu'elle le cherche. << Oui, c'est bien moi. En quoi puis-je vous être utile ? >> Son visage lui disait bien quelque chose finalement à force de la regarder, mais difficile de savoir où il l'avait déjà croisé.

« J’ai besoin de vous parler. Et … ça ne concerne pas les chats. »

Croisant les bras contre son torse, Declan l'observe un peu plus. Pourquoi ce malaise ? Sans parler de cette hésitation ? << Euh… Très bien, je vous écoute. >>

Mais qu'est-ce qu'il se passe ? Cela devenait pénible de patienter comme ça devant l'hésitation de cette femme. Il ne comprenait vraiment rien. Declan prenait sur lui en songeant à Azelia pour calmer l'impulsivité en lui. Et bien entendu, comme toujours, cela fonctionnait. À peine s'était-il calmé que cette dernière lui tend quelque chose. Une photo. Il la regarde et reconnaît le visage de sa détestable mère avec un homme. Dans leurs bras, deux bébés. Qu'est-ce que cela voulait dire ?

« Je … sais que c’est étrange mais … apparemment … Vous êtes mon … frère … jumeau. »

Declan la regarde comme pour savoir si c'était une mauvaise blague. << Quoi ? >> Il pensait avoir mal compris ce qu'elle venait lui dire. Autant dire que c'est une chose à laquelle il ne s'attendait pas. Cependant, Declan n'avait pas de photos de lui à cette époque, cela n'a commencé que dans la famille d'accueil où il a grandi. << Qui me dit que vous dites la vérité ? >> Oui, il y avait peut-être une ressemblance entre cet homme et Declan, mais il estimait que ce n'était qu'une simple coïncidence. Declan la regarde voyant bien une forme de souffrance poussée à l'extrême qu'on ne pouvait feindre. << Vous avez une preuve de ce que vous avancez ? Parce que je crains ne pouvoir montrer une photo de moi bébé, je n'ai rien. >> On pouvait entendre une amertume et une rancune évidente.

Cependant, il l'invite à prendre place avant qu'elle ne tombe dans les pommes et va préparer du café pour elle et lui. Qu'importe si elle le consomme ou non, mais ça permet à Declan de retrouver une certaine contenance et de réfléchir également. Au bout d'un moment, il finit par revenir déposant les tasses sur la table et ramène du sucre et du lait avant de prendre place face à elle. << Qui vous dit que c'est bien moi votre frère jumeau ? >> Demande-t-il finalement après l'avoir observé un instant.

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Cette journée avait pourtant si bien démarré. Mais le soir semble être ouvert à toutes les vérités oubliées. On ne peut pas Declan soit enchanté qu'il y ait du noir dans son horizon parfaitement coloré depuis qu'il avait réussi à trouver un équilibre certain. Surtout, depuis qu'il avait Azelia dans sa vie et aussi la petite miss dont il était le tuteur. Cette dernière avait beau avoir son caractère, il y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Seule, comme lui-même l'a été durant des années.

Cette femme qui se présente devant lui annonçant une nouvelle à laquelle il ne s'était pas attendu. Même si le doute résidait dans son esprit, son cœur semble reconnaître celle qui semblait être la jumelle. C'était étrange comme sensation, ce qui rendait le pauvre Declan encore plus perdu. La photo tendue n'était qu'une preuve en plus pour celle-ci, mais l'homme continue d'hésiter. Tout du moins, le temps de digérer tout ça et de donner plus de clarté à son esprit brouillé depuis que la voix de la jeune femme avait annoncé cela.

« Je vous promets que je dis la vérité! Vous êtes mon frère jumeau, mais si cela vous dérange, je le comprendrais parfaitement. Si vous ne voulez pas de contact, je le comprendrais tout autant. »

Sans un mot sur ces paroles, il lui propose donc de s'installer le temps d'aller préparer du café. Ce simple mouvement lui permet de respirer, même s'il trouvait l'exercice encore difficile pour lui. Une jumelle, la nouvelle martèle son esprit encore et encore. Et pas de la façon qu'il apprécie. Qui aurait pensé qu'un jour quelque chose comme ça viendrait sur le tapis. Pour Declan, c'était clair, il n'avait pas d'autre famille que sa mère qui s'est barré un beau jour après l'avoir abandonné parce qu'il était simplement gênant pour sa nouvelle relation.

Revenant vers elle, Declan s'assoit tout en posant la tasse devant elle alors qu'il porte la sienne à ses lèvres. C'est chaud. Trop. Mais au moins, il se rend compte véritablement que tout ça n'est pas un rêve. Que tout ceci est bien réel.

« Vous ressemblez énormément à notre père. Et, vous portez le nom de jeune fille de celle qui apparemment était notre mère. Peut-être pourriez-vous lui demander la vérité ? »

<< Je ne peux que vous croire, j'ai malheureusement pas de souvenir de mon géniteur. >> Comment pouvait-il l'appeler autrement de toute façon ? Declan n'a pas eu de père et encore moins de mère. Il serre les dents quand celle-ci mentionne sa mère. Il ne pouvait pas se montrer dur envers la jeune femme. Elle ne savait pas. << Pour ça, faudrait que je sache où elle est. Elle m'a abandonné quelque temps après mes 6 ans… J'étais un frein à son bonheur. >> Fit-il simplement tout en la regardant. De réponses, que ce soit elle ou lui, ils n'en auront pas de la part de la génitrice qui n'est rien de plus qu'une garce pour Declan. Une femme qui ne méritait absolument pas le statut de mère.

Posant la tasse sur la table, Declan la voit fouiller dans sa poche pour déposer sous son regard un petit bracelet de naissance parfaitement entretenu.

« Regardez si vous ne me croyez pas, il s'agit bien là de votre nom et prénom ainsi que de votre date de naissance. J'ai retrouvé ça avec cette photo. »

Il le prend alors et le regarde sous toutes les coutures. Declan se rend compte que cela a été gardé impeccablement comme le plus précieux des trésors. L'homme est touché, mais ne le montre pas. L'émotion, il arrive à la contenir, mais il ressentait le besoin d'avoir Azelia à ses côtés.

« Nous sommes nés le même jour. Mais encore une fois, je ne vous forcerai pas à me laisser une place dans votre vie, si vous n'en ressentez pas le besoin. »

La gorge serrée, Declan observe la carte d'identité qu'elle lui montre. Tout y est. << Alors, c'est vrai ? >> Il avait besoin d'entendre à nouveau cette vérité qu'on lui annonçait subitement après tant d'années à se penser seul. Il avait tellement de mal à croire qu'il a eu de l'importance pour son géniteur. << C'est assez dur pour moi ce que vous m'annoncez… Surtout après des années à être paumé comme je l'ai été et sans repère. >> Il n'a eu personne sauf sa colère et son désarroi jusqu'à que l'on parvienne à l'apprivoiser. << Mais… Je ne vais pas vous renvoyer de ma vie non plus… Quelque chose me dit que vous avez raison… J'sais pas, ça doit être le truc des jumeaux. >> Et puis il avait envie de la connaître, de savoir qui elle est et ce qu'elle fait, même s'il avait déjà l'impression de l'avoir déjà vu autre part que dans son bar à chat. << Comment… Comment est-il mort ? >> Il ne pouvait pas appeler cet homme père ou papa. C'était un parfait étranger pour lui. Un étranger qui a pourtant maintenue la mémoire du fils en gardant une trace de ce dernier dans ces affaires. << J'ai pas besoin de demander ce qu'il s'est passé… Tout est de la faute de notre génitrice… Il arrive facilement à abandonner quand elle est lassé et qu'elle veut autre chose… Heureusement, vous ne lui ressemblez pas… Enfin… Tu ne lui ressemble pas. >> En passant du vouvoiement au tutoiement, il diminuait la distance entre eux, les rapprochant un peu plus.

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Assis face à celle qui se présentait comme sa sœur, Declan avait encore du mal à croire en cette vérité. Il ne s'attendait pas à ce qu'un jour a un tel évènement. Qu'un sang pareil au sien viendrait l'arracher à cette solitude qui a pris vie le jour où sa mère l'avait abandonné. Bien sûr, Azelia lui permettait de panser un peu chaque jour les blessures liés à son passé et il était heureux de partager sa vie avec cette femme magnifique. La situation n'avait rien de facile, mais Declan imaginait que sa petite-amie soit présente avec lui pour aller au-dessus de tout ce qu'il pouvait ressentir. Quand on mentionner son passé, on ne peut pas dire que l'homme soit joyeux et calme, mais cette femme en face de lui n'était coupable de rien.

« Je suis désolée … »

Haussant les épaules, Declan faisait comprendre qu'il s'était fait une raison d'avoir été abandonné. La mère préférant l'amant qu'à l'enfant. << C'est moi qui suis désolé de ne pas pouvoir te permettre de la voir. >> Sa mère n'avait plus jamais donné de nouvelles, et même si elle le faisait, Declan ne voudrait plus qu'elle fasse partie de sa vie. Le choix a été fait et elle devra en assumer les conséquences jusqu'à la fin. Tout comme celle-ci devait assumer le fait de l'avoir enlevé à un père qui semble avoir été quelqu'un de bien à en voir la douceur et l'émotion dans la voix et le visage de cette jumelle inattendue.

Un père qui a gardé le bracelet de naissance comme un trésor et cette photo d'identité où il pouvait percevoir une certaine ressemblance. Finalement, Declan avait la réponse à l'une de ses innombrables questions. À savoir, à qui il pouvait ressembler. Il comprenait pourquoi la femme en face de lui avait eu une absence. Dérive d'un esprit vers les souvenirs d'un passé précieux.

Declan vient à demander de quoi ce dernier est mort et la réponse sonne comme un affront à ce qu'ils avaient déjà vécu l'un et l'autre. La maladie. Voilà, un ennemi vicieux qui ne laisse personne tranquille et qui pouvait frapper à n'importe quel moment. << Je suis désolé. >> Lui aussi été sincère surtout en comprenant le chagrin qui la consumait.

« En effet. Elle ne voulait plus de cette vie. Et sans un mot, elle est parti avec toi … Papa en a été malheureux. Mais il n’a jamais retrouvé sa trace. »

<< Cette femme est douée pour s'évaporer, cela ne m'étonne pas. >> On ne pouvait nettement comprendre que Declan ne ressentait plus rien pour cette femme, si ce n'est que de la colère. Il n'était qu'un gamin envers qui elle a craché son venin. Lui qui semblait être un frein à son bonheur.

« Le jour où tu seras prêt, tu … pourras me confier ton enfance, ton passé. Et j’en ferais de même, même si ce n’est pas tout rose non plus. »

<< Il semblerait qu'on a eu un destin lié sans même le savoir. >> Des jumeaux. Pas vraiment de parfaites copies, mais Declan pouvait percevoir ce même regard qui a connu plus de douleur que de bonheur. Des difficultés à n'en plus finir, mais une force qui a fini par les aider à se relever pour poursuivre ce trajet qu'ils avaient commencé dès leur premier souffle. << Un jour peut-être oui… Mais j'ai pas besoin que tu me dises que tu as souffert, je le vois dans tes yeux. >> Grâce à ces choix de vie pour travailler au plus proche des humains, Declan a réussi à garder intact ce qui le rendait émotif. La vie l'a tellement écrasé qu'il aurait pu s'éteindre et devenir une version pire de lui-même. Une personne qui n'aurait jamais pu rencontrer son Azelia.

« Et sache que tu ne seras plus seul. Je suis là … Et tu as un petit frère. Mikey. Le dernier enfant que notre père a eu. »

<< Un frère ? >> Le nom ne lui était pas étranger, mais dans le moment présent, Declan ne pouvait pas se douter que ce Mikey était le meilleur ami de sa petite-amie. D'un geste, pour entamer un rapprochement avec elle, Declan pose sa main sur celle de sa jumelle pour la tapoter doucement. << Tu n'es pas seule non plus. >> Fit-il simplement. Declan ne pouvait pas rester fermé. Sa sœur n'avait rien à voir avec leur génitrice. Il pressentait qu'elle était vraie et douce. << J'ai une petite-amie et je suis tuteur d'une jeune fille. J'ai été aidant avant d'ouvrir mon bar à chat. La dernière personne que j'ai aidé m'a demandé de prendre soin de sa petite-fille. >> Se retrouver seul sans personne, Declan connaissait et il avait une véritable affection pour cette miss au caractère bien trempé. Au moins, il était sûr qu'elle pouvait affronter la vie sans peur. De toute façon, il sera là pour y veiller. << Tu sais déjà ce que je fais, mais j'ignore quel travail tu fais toi. >> Fit-il en relâchant sa main pour prendre sa tasse et boire une gorgée de café. << Et ce petit frère… Il est comment ? >>

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La vie ne tourne pas toujours comme on l'avait prévu. Et Declan était d'imaginer ce que le destin lui avait préparé. On ne peut pas dire que c'était le genre à s'y fier à cent pour cent. C'était le genre de personne à penser que la vie est faite de plusieurs chemins. Chaque action et chaque choix avaient la possibilité de vous faire changer de route. Autant dire que pour le moment, l'homme n'avait pas trop à se plaindre même si en ce moment, il ne savait pas comment réellement accueillir cette surprenante nouvelle. Il ne pouvait pas en vouloir à la jumelle qui se présentait devant lui. Elle-même ignorait son existence jusqu'à présent tout autant que ce père qu'il n'a jamais connu. Et ce dernier ne semble pas l'avoir oublié malgré les manigances de sa génitrice. En fait, il éprouvait pour cette femme qu'une colère plus grande encore. Il était difficile d'accepter qu'une telle femme puisse mettre des enfants au monde quand on sait qu'elle peut les abandonner dès que quelque chose ne va pas pour elle. Declan n'était pas navré de ne pas pouvoir aiguiller Asteria vers elle. C'était bien mieux pour sa jumelle de ne rien à voir affaire avec une personne qui les avait abandonnés comme s'ils n'étaient rien. Comme un jouet qui n'était plus intéressant à ces yeux. C'était horrible à le dire, mais c'est effectivement comme ça que l'on pouvait voir les choses au mieux.

Heureusement, la femme qui se trouve devant lui n'avait rien à voir avec le peu de souvenir qu'il possédait de leur mère. Il y avait plus d'humanité dans le regard d'Asteria que cette sorcière n'en aurait jamais.

« Et je le vois aussi dans ton regard. »

Il semble que cette jumelle soit aussi observatrice que lui, mais Declan savait qu'il y aurait un long chemin avant qu'ils ne puissent vraiment se connaître. En tout cas, il était prêt à offrir cette chance. Asteria était une femme douceur et qui lui rappelle la fragile de sa petite amie. Une fragilité qui n'était en rien feinte, mais il pouvait reconnaître une certaine forme de force. Une fleur qui pouvait s'épanouir dans l'adversité avec beaucoup de soin et d'amour.

Declan se contente d'un simple sourire avant de boire une gorgée de café alors que celle-ci lui apprend l'existence d'un frère. S'il se pensait qu'un orphelin seul persuadé de n'avoir aucune famille de sang. Voilà qu'une jumelle et un frère se font connaître.

« Oui, Mikel-Angel, mais on l’appelle Mikey. »

<< Mikel-Angel ? >> Le surnom le fait tiquer de plus en plus. Serait-ce vraiment possible que ce soit le même Mikey dont sa petite amie lui parle souvent ?

Sa main se pose instinctivement sur elle de sa soeur. C'était quasi naturel comme geste. Il ne l'avait pas calculé, cela lui était venu naturellement comme pour sceller un lien qui ne s'était jamais réellement évanoui.

« Comment s’appellent-elles ? »

<< Ma petite-ami s'appelle Azelia et ma protégée, Ella. Azelia est plus jeune que moi et mannequin. Ella est une demoiselle avec un caractère très fort qui s'intéresse à beaucoup de choses sans avoir réellement choisi ce qui lui plairait encore. >> Il sourit doucement. << Elles me rendent chèvre par moment, mais ça ne m'empêche pas de les aimer. >> Même si les débuts entre elles ont été plutôt difficiles, la tension semble être plus apaisée. Mais comment va réagir sa protégé face à l'arrivée de cette jumelle inattendue. << Excuse-moi, mais… Mikey… Il ne serait pas artiste par hasard ? Parce que ce nom ne m'est vraiment pas inconnu. >>

« Tu vois un soleil ? Eh bien … C’est Mikey. Il est solaire, souriant, adorable, gentil, drôle … C’est une vraie boule d’énergie. Mais c’est un amour, vraiment. »

Declan l'écoute avec attention avec l'impression d'entendre les mots de sa petite-amie. Définitivement, il y avait quelque chose de déjà vu. Il se penche en regardant la photo et cela fait tilt dans sa tête. << Oh mais c'est… Ouais, y a pas de doute, c'est bien lui. Le meilleur ami d'Azelia. >> Le monde est petit, c'est ce qu'il s'était dit avant. Son flair ne l'avait donc pas trompé.

« Tu vis dans le coin ? »

<< Pour le moment, je vis au-dessus du bar à chat. Mais Azelia et moi, on aimerait s'installer ensemble. On cherche la bonne maison pour ça. Mais entre son travail et le mien, c'est dur parfois d'accorder nos emplois du temps. >> Il sourit doucement en la regardant. << Et toi ? Tu vis où ? >>

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Il était encore étonnant pour Declan de savoir qu'il avait une jumelle avec qui le courant passe plutôt bien. Le lien s'était fait comme il n'aurait jamais dû se briser à cause de leur génitrice. Bien sûr, il y aura encore du chemin à faire pour être parfaitement à son aise. Mais cela semblait en bonne voie. Surtout quand Declan a compris que ce petit frère inconnu n'est autre que le meilleur ami d'Azelia. C'était fou comme la vie pouvait surprendre d'un claquement de doigts. Sans doute, devront-ils se présenter vraiment un jour ou l'autre. Mais c'était tellement déjà pour Declan. Il n'était pas habitué à un brusque changement, surtout de ce type. Pourtant, l'homme partageait bien volontiers les deux demoiselles qui partageaient sa vie et dont l'une se trouvait être sa compagne. Sa belle Azelia, si tendre, si douce et aussi si fragile. Mais c'est justement ce qui lui plaisait. Bien qu'elle ait des défauts, tout comme lui d'ailleurs, il n'a pu qu'en tomber amoureux.

« Whaa… le monde est vraiment petit. »

« Oui, ça tu peux le dire ! » Fit-il encore surpris par cette découverte. « Azelia m'en parle avec tellement de bien. J'ai encore plus de raison de le rencontrer maintenant. » Sa petite-amie allait être surprise parce qu'il allait lui annoncer. Lui-même peinait à y croire et cependant, il pouvait se pincer autant de fois qu'il le souhaitait, mais la réalité est là. Il venait de rencontrer sa jumelle et le meilleur ami de sa petite-amie n'est autre que le frère de Declan.  

« Oh je vous souhaite de la trouver alors ! Vous avez déjà fait des visites ? Pour ma part, je vis dans un appartement avec mon … conjoint, Riven. »

« Merci, c'est gentil. On a commencé à visiter quelques maisons pas mal, mais on a pas encore eu le coup de foudre. » Declan voulait l'endroit parfait et sa petite-amie aussi. Après tout, ils allaient y vivre le plus longtemps possible. Il faut que la maison soit grande. Assez pour accueillir une future famille qui sait. Regardant sa jumelle, Declan a bien remarqué l'hésitation dans la voie de celle-ci concernant ce Riven. Sans doute que le couple battait de l'aile et que ce n'était pas facile pour elle d'en parler.

« Et dans la vie, je suis infirmière à l’hôpital. Donc je n’ai pas non plus un emploi du temps toujours simple. »

Hochant la tête, il sourit. « J'ai été éducateur il y a quelque temps, puis aidant pour les personnes en situation de handicap… Alors le côté médical, je connais un peu. Mais je préfère ce que je fais maintenant. Disons que c'est une autre forme de médecine plus douce. Le ronronnement des chats est connu pour être un anti-stress efficace pour les gens. » C'est pour ça aussi que Declan aimait tellement les félins. Quand il n'était pas au top de sa forme voir même malade, c'était agréable pour lui de sentir ses deux chats contre lui et de se concentrer sur leur ronronnement. L'apaisement le prenait et il partait dans un bon sommeil réparateur. « Je suis désolé de ne pas t'offrir plus concernant notre génitrice. Mais entre toi et moi, c'est un mal pour un bien, elle ne t'aurait rien apporté, crois-moi. » Il l'observe longuement. « Et… Notre père ? Comment était-il ? » Il avait l'air d'être quelqu'un de bien surtout pour avoir conservé aussi longtemps ce qui lui rappelait son fils au point de vouloir le chercher. Si seulement il avait eu le temps. Peut-être que Declan aurait eu une vie différente. Cependant, en même temps, il n'aurait pas été l'homme qu'il est aujourd'hui. « Il avait une passion ? Dis-moi tout… Enfin, si tu veux bien. »

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Hochant la tête, Declan était aussi persuadé qu'ils allaient trouver l'un et l'autre la bonne maison où Azelia et lui pourraient vivre ensemble. Sans oublier sa protégée qui aurait le droit à sa petite chambre. Il ne voulait pas l'effacer de sa vie, c'était comme sa petite sœur et il tenait sincèrement à elle. Il la savait si fragile qu'un rien pourrait la briser, une impression qu'Ella dissimulait sous une force qui avait ces limites. Une limite que tout le monde possédait, mais que celle-ci se refuse à accepter. Il a parfois l'impression que sa protégée veut affronter le monde toute seule pour ne pas être un poids. Mais c'est impossible, on a toujours besoin de quelqu'un. Si Declan s'en est aperçu un jour, cela lui a été compliqué d'accepter ce fait.

Si Elle n'était pas sa soeur de sang, celle qui se trouvait devant lui l'était. Sa jumelle qui plus est. Qui aurait cru que la vie lui ferait rencontrer la moitié de son être. C'était étrange de constater pourquoi il avait une part de lui vide. Même les êtres les plus proches ont du mal à remplir cette part de lui. Il tentait d'être le plus avenant et chaleureux possible, mais cette nouvelle l'avait quelque peu chamboulée, mais il se disait aussi, qu'il ne devait pas être le seul dans cette situation. Asteria aussi et elle cherchait à se rapprocher de lui, appartenir à sa vie pour, sans doute, réaliser un vœu cher dans le cœur d'un père qu'il n'a pas pu connaître et qui semble avoir marqué l'esprit d'Asteria. De quoi donner l'idée que cet homme était quelqu'un de bien. Pouvait-il lui ressembler un peu ? Rien qu'un peu ?

« Je n'ai jamais testé, je dois bien l'avouer. Mais lorsque je serai stressée, je viendrai donc avec plaisir. »

« Tu es la bienvenue. Jusqu'à présent, je n'ai que de bons retours. Azelia ne jure que par cet endroit. » Après tout, c'est comme ça que l'un et l'autre se sont rencontrés. Elle y a trouvé son chat, mais aussi Declan. Depuis ce jour, il n'y avait pas un seul instant où l'homme n'était pas heureux d'avoir succombé à ces beaux yeux bleus. Cet océan d'amour qu'elle lui vouait qu'à lui. Quel chanceux tout de même ! C'est quelque chose que Declan se répétait sans cesse.

« Il aimait beaucoup les animaux de ce que je me souviens. Et c'était quelqu'un de vraiment très agréable, toujours présent pour sa famille. Malheureusement, il est tombé très vite malade et il est décédé lorsque j'avais 6 ans. »

Levant les yeux vers sa jumelle, Declan l'écoute attentivement tentant de peindre le portrait de ce père qu'il n'aura pas l'occasion de voir de son vivant. Il n'y avait qu'une photo et c'était suffisant pour Declan de se dire qu'il lui ressemblait un peu. « À t'entendre, cela devait être quelqu'un d'exceptionnel. » Voilà une chose qui ne le fait que plus haïr sa mère. Comment cette femme a pu faire ça ! S'il l'avait devant lui, Declan n'était pas sûr de garder son calme.

« Mais tu lui ressembles beaucoup physiquement. C’est même impressionnant je trouve et c'est grâce à ça que j'ai su que ce n'était pas un mensonge. »

« Pendant, longtemps, je me suis dit à qui je ressemblais le plus. » Fit-il en la regardant à nouveau. « Durant des années, j'ai détesté mon reflet parce qu'il me renvoyait à notre génitrice. » Elle ne méritait pas qu'on l'appelle maman ou encore mère. Ce n'était qu'une garce parmi tant d'autres. « Maintenant, je suis rassuré de ressembler à notre père… J'aurais aimé le connaître. » C'était douloureux de savoir qu'il n'était plus de ce monde au moment même où Declan a été abandonné. Sans doute quelque chose qui a poussé cette femme à l'abandonner.  

« J'espère à partir de maintenant pouvoir faire partie de ta vie. Je sais qu'on ne se connaît pas, mais j'aimerais qu'on puisse se découvrir, et rattraper en quelque sorte le temps perdu. Lorsque je t'ai vu, j'ai senti comme une évidence, comme si j’étais moi-même enfin. Mais je comprendrais également que tu aies ta vie et que tu ne veuilles pas forcément que j'en fasse partie en totalité. »

Ancrant son regard dans le sien dans un certain silence, Declan finit par poser sa main sur celle d'Asteria au bout d'une petite minute. « Avec plaisir… Je suis encore chamboulée d'apprendre que j'ai une jumelle, mais j'en suis heureux… Cette part vide en moi peut être comblée. » Il serre un peu la main de sa soeur. « On ne peut pas vraiment ratrapper le temps perdu, mais… On peut se construire de nouveaux souvenirs ensemble… Toi et moi… » Il sourit doucement en la regardant. « C'est bizarre, mais je l'ai ressenti aussi… Cette évidence dont tu me parles. J'ai une sœur jumelle... Et un frère... Y a même pas une heure, je n'avais pas de famille et voilà que tu m'en offres une. » Fit-il ému et reconnaissant. Il allait devoir en parler avec Azelia, après tout ça la concernait aussi. « Est-ce que… Mickey est au courant de mon existence ? On tu voulais attendre pour être sûr ? » Ce qui serait logique. Mais le meilleur ami d'Azelia était en fait son petit frère. C'était une sacrée coïncidence. « Tu penses qu'il m'accueillera bien ? »